Contexte :
« Pour survivre, il faut obéir. Obéir à son Seigneur, obéir à l’Eglise, obéir aux mœurs. Inutile de compliquer une existence déjà dure et cruelle, n’est-ce pas ? Travaillez dur, baissez la tête, ne soufflez mot, vous y gagnerez la paix ! Ne cherchez pas à savoir d’où viennent ces cris étranges et implorants. Ne cherchez pas à savoir pourquoi les rues de votre village s’emplissent d’ombres à la nuit tombée. Ne cherchez pas à savoir pourquoi des gens disparaissent, pourquoi l’on retrouve des connaissances, des amis, des proches errant à la lisière de la forêt, à moitié fous et incapables d’expliquer ce qui leur est arrivé. Ne cherchez pas à savoir…
Année 1342. Angleterre.
Le Prieuré de Kingdom, son village, et son territoire sont situés tout au Nord du Pays, non loin de l’Océan, et soumis à des températures glaciales l’hiver, fraîches l’été, à un vent violent et constant. Le soleil y est pâle et timide. Territoire désolé, mais accueillant toujours marchés et foires. La vie est rude, mais les habitants savent se débrouiller. On s’entraidait, on récoltait ce qu’on pouvait, on menait sa vie tant bien quel mal. On combattait les épidémies de peste ou de choléra. L’Eglise Catholique assurait son pouvoir, procurant stabilité et réconfort.
Puis, un matin de Novembre, une délégation venue de la grande ville arriva au Prieuré. Savants, professeurs, mages, prêtres… Ils prétendaient détenir le savoir, connaître le mouvement des astres et la médecine. Mais il leur fallait poursuivre leurs recherches. Ils s’installèrent dans un petit château dominé par une tour de pierre, au cœur de la forêt. Et ne donnèrent plus aucun signe de vie. Personne ne chercha à savoir ce qu’ils trafiquaient, la vie repris son cours, on les oublia. Jusqu’au jour où d’étranges évènements commencèrent à se produire.
Mais ne cherchez pas à savoir. Travaillez dur, baissez la tête, ne soufflez mot ! Pour survivre, il faut obéir. Obéir à son Seigneur, obéir à l’Eglise, obéir aux mœurs. Inutile de compliquer une existence déjà dure et cruelle, n’est-ce pas ? » |